« En solitaire » et « Capitaine Phillips », l’intérêt du 7e art pour la mer

Déjà 220 000 entrées pour le film français « En solitaire » depuis sa sortie et celle attendue mercredi 20 novembre, du long métrage américain « Capitaine Phillips ».Ces deux longs métrages sensibilisent l’opinion sur les difficultés des marins : l’immigration clandestine et la piraterie maritime. 
La mer devient un sujet de prédilection pour le 7e art. Toile de fond ou prise de conscience ? Pleins feux sur les partis pris …

En salle depuis mercredi 6 novembre

En salle mercredi 20 novembre

Tandis que le scénario du réalisateur français, Christophe Offenstein évoque un personnage de fiction, le cinéaste américain Paul Greengrass s’inspire, lui, d’un fait réel : l’histoire du Capitaine Richard Phillips et son cargo Alabama attaqué au large de la Somalie par des pirates en avril 2009.

A priori, les personnages principaux de ces deux films s’accomplissent dans des métiers de marins différents et aux ambitions fortement éloignées.

Côté français, Yann Kermadec (François Cluset) skipper court après la gloire dans une course au large « en solitaire ». Côté américain, le pacha «marmar», Richard Phillips (Tom Hanks), se verrait bien convoyer les marchandises du groupe Maersk en « naviguant en père peinard sur la grande mare des canards » jusqu’en Somalie malgré les mises en garde sécuritaires.

Nonobstant l’idée de « risque » téléguidant les deux intrigues et maintenant le suspense d’un bout à l’autre de ces films, la mer n’occupe pas la même place.

Pour François Cluzet, « elle n’est qu’un prétexte ». « Certes l’immigration clandestine est un sujet grave, mais pas celui du film. Nous avons fait un film de divertissement.» Et d’ajouter cependant qu’ « il fallait aussi mettre en valeur le travail des marins (…) même s’il ne s’agissait pas d’un documentaire » (sources : TF1, le 03/11/13 ou Europe 1, le 05/11/13).

On félicite donc au passage DCNS, qui, profitant de fonctions de soutien habilement négociées pour son image, réalise ici un tour de force dans une campagne de communication insolite. L'ancien bateau DCNS du véritable skippeur Marc Thiercelin sert de décor principal et arbore les initiales de la société. En outre, en moins d’une minute 51 secondes de bande-annonce, le cinéphile peut compter une dizaine d’apparitions du logo éponyme. Gageons que les entreprises sous-traitantes pourront y trouver quelques contrats juteux... si ce long métrage de 96 minutes s’exporte convenablement à l’international !

Le premier film du cinéaste français parle de solidarité et de courage à travers l’intimité forcée du skipper et de son passager clandestin.

C’est également un huis clos tendu que subit le Capitaine Phillips à travers le film américain du même nom. Véritable documentaire de 2 heures 15, inspiré de son livre – « A Captain's duty » —, le commandant est en effet emmené de force à bord d’un canot de sauvetage par ses ravisseurs somaliens qui ont vainement tenté de prendre l'équipage en otage.  

à bord du canot...

Loin des traditionnels films patriotiques américains, l’histoire est à recommander aux écoles de formation de tous les marins.

Anecdote : pour le tournage de ce film, la marine américaine a mis à disposition de la production plusieurs navires, une poignée de membres des Navy SEALS, ainsi qu’une infirmière d’un bâtiment de guerre qui prend en charge Tom Hanks après son calvaire. Les critiques de la presse américaine plébiscitent déjà ce dernier dans la course aux oscars ... à juste titre.

© Joblo.com

Du côté d' « En solitaire », le commentaire du box-office français s’avère déjà dubitatif et peu chaleureux, après une semaine seulement de projection "un démarrage très moyen pour une production à 17 millions d’euros… Reste à voir si le bouche à oreille pourra porter le film ".

En définitive, mise à part l’évocation des notions de « courage » et de « solidarité », la perception de la mer relève d’engagements et de cultures bien différentes !